Tout savoir sur l’immunité collective par la vaccination

Tout savoir sur l’immunité collective par la vaccination

Qu’est-ce que l’immunité collective?

L’immunité collective, également connue sous le nom d’immunité de groupe, est un phénomène où une proportion suffisante d’une population est immunisée contre une maladie, ce qui protège indirectement les individus non immunisés ou ceux qui ne peuvent pas être vaccinés. Cette protection collective est cruciale pour prévenir la propagation des maladies infectieuses et pour maintenir la santé publique.

Comment fonctionne l’immunité collective?

L’immunité collective se base sur le principe que lorsque suffisamment de personnes dans une population sont vaccinées, il devient difficile pour un agent pathogène de se propager. Cela crée une barrière qui empêche la maladie de se répandre rapidement. Par exemple, pour la rougeole, une maladie très contagieuse, une couverture vaccinale de 95% est nécessaire pour atteindre l’immunité collective[2].

Le rôle des vaccins dans l’immunité collective

Les vaccins sont les outils les plus efficaces pour atteindre l’immunité collective. En se faisant vacciner, une personne ne se protège pas seulement elle-même, mais elle contribue également à protéger son entourage, y compris ceux qui ne peuvent pas être vaccinés, comme les nourrissons trop jeunes ou les personnes ayant des problèmes de santé sous-jacents.

Types de vaccins et leur impact

  • Vaccins vivants atténués : Ces vaccins contiennent des virus ou des bactéries vivants mais affaiblis. Ils provoquent une réponse immunitaire forte et durable. Exemples incluent les vaccins contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (MMR)[4].
  • Vaccins inactivés : Ces vaccins contiennent des virus ou des bactéries tués. Ils ne peuvent pas causer la maladie mais stimulent encore une réponse immunitaire. L’exemple le plus courant est le vaccin contre la grippe[4].

Exemple concret : La poliomyélite

La lutte contre la poliomyélite est un exemple éclatant de l’efficacité de l’immunité collective par la vaccination. Depuis la création de l’Initiative Mondiale pour l’Éradication de la Polio (IMEP) en 1988, les cas de polio sauvage ont chuté de 99%. Deux des trois souches du virus sauvage ont été éradiquées, et la dernière souche restante, le poliovirus sauvage de type 1 (PVS1), est maintenant confinée à l’Afghanistan et au Pakistan. En 2023, seuls 12 cas liés au PVS1 ont été enregistrés dans ces deux pays, contre environ 350 000 cas par an dans 125 pays dans les années 1980[1].

La couverture vaccinale : Un facteur clé

La couverture vaccinale est le pourcentage de personnes vaccinées dans une population. Elle est essentielle pour déterminer si une communauté a atteint le seuil d’immunité collective.

Comment calculer la couverture vaccinale

La couverture vaccinale est calculée en divisant le nombre de personnes vaccinées par le nombre total de personnes dans la population cible, puis en multipliant par 100 pour obtenir un pourcentage. Par exemple, pour calculer la couverture vaccinale contre la coqueluche chez les enfants de 2 ans, on divise le nombre d’enfants de 2 ans ayant reçu les 4 doses recommandées par le nombre total d’enfants de 2 ans, puis on multiplie par 100[2].

Tableau de couverture vaccinale

Année DCaT (≥ 4 doses) : Pourcentage de personnes vaccinées RRO (≥ 1 dose) : Pourcentage de personnes vaccinées
2019 79,9 % 89,5 %
2020 77,9 % 87,9 %
2021 74,5 % 84,5 %
2022 70,9 % 81,3 %
2023 72,1 % 82,5 %

Ce tableau montre la couverture vaccinale pour certaines maladies en Alberta, Saskatchewan, Manitoba et Yukon au Canada[2].

Les défis et les menaces pour l’immunité collective

Malgré les progrès significatifs, plusieurs défis et menaces persistent.

Insuffisance de la couverture vaccinale

Une couverture vaccinale insuffisante peut permettre à une maladie de se propager. Par exemple, l’augmentation des cas de rougeole au niveau mondial en 2023 est attribuée à une insuffisance de la couverture vaccinale, avec plus de 22 millions d’enfants n’ayant pas reçu leur première dose de vaccin contre la rougeole[3].

Conflits et catastrophes

Les conflits et les catastrophes peuvent perturber les programmes de vaccination et créer des brèches dans l’immunité collective. Des cas de polio ont été recensés dans des zones de conflit comme Gaza, l’Ukraine, le nord du Nigeria et l’Afghanistan[1].

Variants et mutations

Les variants et mutations des virus peuvent également menacer l’immunité collective. Par exemple, le variant delta du SARS-CoV-2 a nécessité des ajustements dans les stratégies vaccinales pour maintenir l’efficacité des vaccins.

Conseils pratiques pour maintenir l’immunité collective

  • Respecter le calendrier vaccinal : Il est crucial de suivre le calendrier vaccinal recommandé pour les enfants et les adultes pour maintenir l’immunité collective[4].
  • Sensibiliser à l’importance de la vaccination : Les professionnels de santé et les communautés doivent sensibiliser les gens à l’importance de la vaccination pour prévenir les maladies et protéger les autres[4].
  • Renforcer les systèmes de surveillance : Les systèmes de surveillance doivent être renforcés pour détecter rapidement les cas de maladies et intervenir avant qu’une épidémie ne se déclare[3].

Exemples de réussites et de défis actuels

La région des Amériques et la rougeole

La région des Amériques a réussi à éliminer la rougeole endémique pour la deuxième fois, grâce à une couverture vaccinale élevée et à des efforts de surveillance et de réponse rapide. Cependant, des défis persistent, notamment le fait que 1,4 million d’enfants de la région n’ont reçu aucune dose de vaccin MMR en 2023[3].

La lutte contre la COVID-19

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière l’importance de l’immunité collective. Les campagnes de vaccination contre le SARS-CoV-2 ont permis de réduire significativement la transmission du virus et les hospitalisations. Cependant, les variants et les hésitations vaccinales ont posé des défis pour atteindre et maintenir une couverture vaccinale suffisante.

Citations et perspectives des experts

  • Dr Jarbas Barbosa, Directeur de l’OPS : « Retrouver et maintenir l’élimination de la rougeole dans les Amériques est une réussite incroyable, mais le travail est loin d’être terminé. Nous devons continuer à donner la priorité à la vaccination, à améliorer les systèmes de surveillance et à renforcer nos capacités d’intervention pour prévenir de nouvelles flambées et protéger nos enfants »[3].

L’immunité collective par la vaccination est un outil puissant pour protéger les populations contre les maladies infectieuses. En comprenant comment fonctionne l’immunité collective, en maintenant une couverture vaccinale élevée, et en surmontant les défis, nous pouvons continuer à avancer vers un monde plus sain et plus protégé.

Liste à puces : Pourquoi la vaccination est importante

  • Protection personnelle : La vaccination protège l’individu contre les maladies.
  • Protection collective : La vaccination contribue à l’immunité collective, protégeant ceux qui ne peuvent pas être vaccinés.
  • Prévention des épidémies : Une couverture vaccinale élevée empêche la propagation des maladies.
  • Réduction des complications : La vaccination réduit les risques de complications graves et de décès liés aux maladies.
  • Maintien de la santé publique : La vaccination est essentielle pour maintenir la santé publique et prévenir les flambées de maladies.

En fin de compte, la vaccination est une prévention personnelle et collective qui permet de limiter la propagation des virus et de protéger la population, notamment les plus vulnérables. En restant informés et en prenant des mesures proactives, nous pouvons continuer à renforcer notre système immunitaire collectif et à protéger notre santé et celle de nos communautés.

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Santé